Le concept de transition énergétique s’est imposé dans les esprits et dans le débat politique en prenant appui sur l’aspiration « au changement » qui est particulièrement forte dès lors que la situation est difficile. Mais la transition est un chemin et non un aboutissement et il est essentiel de savoir où il mène.
Plusieurs voies d’évolution se mêlent dans les discours sur la transition et toutes ne sont pas équivalentes. L’opportunité même de cette transition mérite d’être questionnée.
L’analyse peut se faire selon différents critères mais deux se détachent aujourd’hui.
D’une part, les difficultés que traverse la France nous ramènent à une réalité qui avait tendance à se dissoudre dans les idées à la mode, à savoir qu’il existe, dans nos économies comme dans celle des pays moins avancés, un besoin fondamental de croissance qui correspond à une aspiration profonde des peuples et à une nécessité pour faire face au problème du chômage. Quelle transition énergétique peut servir de tremplin pour une croissance nouvelle alliant emploi, prospérité et réduction des précarités ?
D’autre part, l’exploitation à grande échelle des hydrocarbures aux USA leur confère un nouveau poids économique et politique et est de nature à leur permettre de prendre du recul par rapport aux pays producteurs d’hydrocarbures laissant l’Europe seule face à ses dépendances vis-à-vis de la Russie et du Moyen Orient. Dans un monde où le poids du dipôle sino-américains va en s’amplifiant, le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique est-il une réponse suffisante face aux risques auxquels l’Europe est confrontée ?
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